Les universités viennent de demander pas moins de 870 millions de francs supplémentaires pour le crédit quadriannuel 2013-2016 que les chambres fédérales seront bientôt appelées à voter. Cette augmentation doit permettre de financer une amélioration de l’encadrement et mieux soutenir la relève scientifique. A première vue, ça ressemble pas mal à des yeux plus gros que le ventre. D’aucuns ne manqueront pas de le penser. D’autres diront que les hautes écoles font preuve d’arrogance. D’autres enfin entonneront le couplet des pères-la-rigueur et brandiront, en vrac, dettes, déficit, prudence budgétaire et comptes d’apothicaire pour justifier de ne rien dépenser.
Pourtant, les hautes écoles ont raison d’insister pour être suffisamment dotées en moyens financiers. En effet, tous les crédits précédemment votés par le Parlement fédéral pour financer la formation et la recherche ont subi redimensionnements et rabottages au nom d’une rigueur budgétaire déraisonnable pour un pays dont la formation est la principale, si ce n’est l’unique matière première. Lors des deux exercices précédents, la quasi-totalité de la classe politique (à l’exception notable de l’UDC qui se fiche totalement de la formation et de la recherche) avait chanté les louanges d’une Suisse qui prend son avenir en main, mise sur sa matière grise et investit en faveur des emplois de demain. Une fois ces discours de cantine terminés, le dogme des caisses vides était revenu en force et tous les crédits avaient été, chaque année, soumis au «blocage de crédits» et avaient fondu comme neige au soleil, alors qu’ils étaient initialement insuffisants. Par exemple, en 2006, il aurait fallu augmenter les dépenses de la Confédération en matière de formation professionnelle de +8% afin qu’elle soit en mesure de tenir ses engagements découlant de la nouvelle loi sur la formation professionnelle. Or, le crédit finalement voté ne prévoyait que +6% d’augmentation, soit à peine de quoi maintenir le statu quo, malgré les énormes difficultés que connaissait et connaît encore le marché des places d’apprentissage. Adieu donc rêves d’investissements, belles promesses et perspectives d’amélioration de la situation!
La revendication des hautes écoles est donc tout à fait justifiée. Elle permet aussi de mettre les élu-e-s qui prétendent soutenir la formation devant leurs responsabilités. On ne peut pas vouloir un pays à la pointe de l’innovation sans vouloir en payer le prix.
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A toutes et tous un excellent 1er mai!
Le programme des festivités du 1er mai en Suisse romande.
Manifestation de solidarité avec les grévistes de CFF Cargo, 28 mars, 17h30, gare de Lausanne
La débâcle de CFF cargo démontre à quelle absurdité mène la logique néo-libérale appliquée au service public. Forcer une entreprise telle que CFF Cargo à être rentable sans subventions publiques est insensé: C’est le meilleur moyen de l’empêcher d’assurer correctement sa mission (le transfert de la route au rail) et de maintenir des emplois dans les régions les moins favorisées, ce qui fait aussi partie des tâches du service public. En échec également, la volonté de retirer toujours plus de compétences aux élu-e-s, pour les confier à des conseils d’administration difficilement contrôlables et qui ne se préoccupent guère de l’intérêt général, mais sont plutôt assujettis à la logique du marché.
La grève et la colère du personnel de CFF Cargo et de la population tessinoise face à une entreprise que l’on démantèle petit à petit, sans consultation du personnel ni des autorités politiques sont donc légitimes. Mais le Tessin, Fribourg et Bâle ne sont pas les seuls concernés. Comme l’ont montré les discussions de ces derniers jours, les CFF sont prêts à faire jouer les sites les uns contre les autres, menaçant les ateliers d’Yverdon-les-Bains. Les vaudoises et vaudois sont donc appelés à témoigner de leur solidarité avec les grèvistes lors d’une manifestation le vendredi 28 mars, à 17h30 devant la gare CFF de Lausanne. Cette manifestation est notamment soutenue par le PSV, la JSV, l’USV, le SEV, Unia et le SSP.
Le site de soutien aux ateliers de Bellinzone.
Le tract unitaire (pdf) de la manifestation.
Débâcle du PSS: Réaction à chaud
Le PSS vient de subir une débâcle. C’est la première fois que le PSS perd des plumes (9 sièges, c’est même plus que des plumes!) parce que l’UDC gagne.
Quelques constations à chaud:
• L’UDC gagne grâce à l’argent. Le parti de M. Blocher a investi plus de 10, si ce n’est 15 millions pour sa campagne. La preuve que les millionnaires sont de son côté. L’UDC le leur rend bien, d’ailleurs, elle qui revendique de nouveau cadeaux fiscaux en faveur des gros actionnaires et des gens fortunés. En outre, elle refuse toute transparence au sujet de ces montants et de ses donateurs, et la majorité bourgeoise a refusé une proposition socialiste souhaitant instaurer une certaine transparence.
• Le PS n’a pas su vendre ses succès. Or, il y en a eu quelques-uns: l’assurance maternité, l’harmonisation des allocations familiales, la taxe sur le C02, le soutien aux énergies renouvelables le renforcement des mesures d’accompagnement à la libre circulation des personnes et de la lutte contre la sous-enchère salariale.
• Le PS n’a pas réussi se profiler comme un parti d’opposition et à capitaliser ses succès en tant qu’opposition: Nous avons largement gagné sur les votations-phares de la législature (11ème révision de l’AVS, paquet fiscal) et fait obstacle au programme néo-libéral de la majorité UDC-PRD du conseil fédéral, mais ne sommes pas parvenu à transformer ces succès majeurs en suffrages.
• Le PS n’avait pas de stratégie clair au sujet de l’élection au conseil fédéral. D’abord contre M. Blocher, puis pour le PDC, puis contre M. Merz. Bref, quand le discours n’est pas clair, l’électeur y perd son latin. Et ne vote pas.
• Le PS ne perd pas lorsqu’il est profité à gauche et proche des syndicats (VD, JU, FR), mais prend une claque là où il tente de se profiler au centre et de donner l’avantage aux pseudo «modernistes» (BE, ZH).
• Forte de sa victoire l’UDC, va dicter le ton. Elle va mettre son programme en application:
o Coupes dans les rentes AVS, hausse de l’âge de la retraite (des femmes, puis de tout le monde), coupes dans les prestations de l’assurance-maladie de base…
o Baisses des salaires, pas de lutte contre la sous-enchère salariale
o Cadeaux fiscaux à gogo, pour les gros actionnaires, les grosses fortunes, les managers et les hauts revenus en général. Et bien sûr, programmes d’économies dans les finances publiques à ne plus savoir qu’en faire…
o Frein aux (pourtant modestes) réformes écologiques en cours, construction de centrales nucléaires.
o Des attaques contre le service public: privatisation de swisscom, puis de la SUVA, de la poste.
o Recul de l’égalité de chances, entre les femmes et les hommes, entre les milieux modestes et aisés…
Le PS aura malheureusement moins de député-e-s au conseil national pour s’y opposer.
• Là où les radicaux et les libéraux s’allient avec l’UDC, cette alliance ne profite qu’aux blochériens. Ainsi, l’UDC obtient un siège par surprise au JU suite à une alliance avec le PRD, radicaux et libéraux vaudois se cassent la figure et l’UDC vaudoise, qui n’a plus rien d’agrarienne, en tire tous les bénéfices.
Je ne serai pas candidat au conseil national
Je ne serai pas candidat aux élections fédérales de cet automne. Le congrès du partis socialiste vaudois a démocratiquement décidé de ne pas me mettre sur sa liste. J’en prends acte.
Le 21 octobre, je voterai la liste PS au national et Géraldine Savary aux Etats!
Grand 8: Présidentielle française, vins et critiques de camarade
J’étais ce matin l’invité de l’émission « le grand 8 » sur RSR la première. Au menu: Le rôle des médias dans la présidentielle française, une seule appellation pour tous les vins suisses (quelle absurdité!) et la critique de Franco Cavalli contre le PS.
Les pâtés ont encore frappé
La tradition veut que les «anciens» de la jeunesse de Riex décorent le village pour le 1er avril. Cette année, la déco est placée sous le signe du … pâté!
Voici les photos!
(texte sur le pâté: Le meilleur pâté de Lavaux)
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Trahison du «matin bleu»; Rendez-nous Mafalda!
Le «matin bleu» vient de remplacer Mafalda. Mon strip de 3 cases préféré, si ce n’est fétiche. Bon, il est assez normal que le gratuit d’edipresse ne prenne pas mon avis de lecteur lambda en compte. En outre, vu que j’ai l’intégrale des BD de Mafalda, je n’ai pas besoin du «matin bleu» pour me délecter des piques acerbes, mordantes, hilarantes, sans compromis et toujours d’une actualité frappante (malgré les références fréquentes à l’Argentine des années 60 et 70) de l’héroïne de Quino. Sa disparition des colonnes ne serait somme toute guère gênante, si ce n’était pas «Amanda Délire» qui avait remplacé Mafalda. Amanda «a 25 ans et consacre son salaire à faire du shopping et à sortir» (Le matin bleu, 30.03.07, page 23). Un programme d’une vacuité affligeante. Sans compter le machisme sous-jacent qui cantonne une jeune femme certes bien formée et avec un bon emploi dans le rôle d’une bécasse avide de faire les magasins. Sans vouloir me prononcer sur la qualité artistique de cette nouvelle BD (c’est encore un peu tôt, laissons-lui le temps de faire ses preuves, et je dois bien reconnaître que le dessin est intéressant), je m’insurge contre le remplacement d’une BD de critique politique et sociale par une égérie de la société de consommation, dont on peut penser qu’elle sera plutôt la fille spirituelle de Carrie Bradshow et de Renata Libal que de Rosa Luxembourg et Simone De Beauvoir. Bref, tant mieux si «le matin bleu» donne sa chance à une jeune artiste suisse, mais, de grâce, pas aux dépens de Mafalda!
… (ajouté le 14 avril) Après quelques jours de lecture affligée d’«Amanda Délire», mes impressions sont malheureusement confirmées. C’est une catastrophe! Rendez-nous Mafalda!
Y a-t-il un style Leuthard?
Le Matin Dimanche du 18.02. m’a demandé mon avis (ainsi qu’à d’autres) sur le « style » de gouvernance de Doris Leutarhd.
Pour lire l’article, cliquer ici.
Un portrait dans «Le Matin»
Voici un portrait paru le 5 février dans le quotidien romande «Le Matin», par Anne-Marie Philippe. Portrait_LeMatin_050207.pdf
Le site du «matin»